Images et leçons du quotidien

mars 9th, 2010 Commentaires fermés

Parmi les choses qui frappent l’étranger ici, il y a le respect. Respect des autres, respect des règles. Les automobilistes, par exemple, respectent les piétons et sont très courtois avec eux. Ils conduisent très prudemment, et ne tentent que rarement de passer à l’orange… Si chaque ville du monde a son automobiliste-type et donc son tempérament en terme de conduite et de transport urbain, Portland est clairement du type apaisé et courtois. Le chauffard s’y fait rare. Quant aux piétons, loin de profiter de la situation, ils respectent très largement les règles: ils sont peu à traverser au rouge, et encore moins à s’engager hors des passages piétons. Le Français, qui traverse partout, tout le temps, n’importe comment, fait exception et passe pour ce qu’il est, un mal élevé.

On retrouve ce trait dans d’autres circonstances. Les manifestations par exemple: elles ne sont ni très nombreuses, ni très bruyantes, ni très dérangeantes. On dirait presque que le but des manifestants est d’organiser des petits rassemblements parfaitement civilisés, où tout reste bien ordonné. Pour la révolution, il faudra repasser. C’est aussi le cas dans les bâtiments de l’université: les associations, les groupes d’étudiants, quand ils ont quelque chose à afficher (une info, une pub), le font en respectant bien le cadre des panneaux d’affichage. On voit très peu de feuilles scotchées ou de tags n’importe où sur les murs. A l’intérieur des salles de cours, l’ambiance est très sérieuse: les étudiants ne chuchotent presque jamais entre eux et sont toujours très respectueux vis-à-vis des profs. En six mois, je n’ai pas assisté à un seul échange tendu entre un prof et un élève, ou même à un seul geste, même minime, de mépris, d’irrespect… Ça me semble pourtant relativement fréquent en université française. Plus globalement, on sent une vraie paix sociale dans les rues de Portland, une ville pourtant assez pauvre. De jour comme de nuit, on se sent en parfaite sécurité, et c’est un sentiment qui me semble très largement partagé. Je n’ai d’ailleurs pas vu le moindre incident, la moindre scène de violence en six mois ici. Je pense cependant que Portland est à ce niveau un cas un peu particulier, et que ce sentiment de paix, de sécurité, de respect, est très variable d’une ville, d’une région à l’autre.

Autre image qui frappe l’œil du Français, la qualité des routes: c’est une constante aux États-Unis, les routes ne sont pas toujours en bon état. A Portland, dans les quartiers pavillonnaires comme le mien, on trouve de nombreuses rues non-goudronnées, ou en très mauvais état. Et la nuit, seuls le centre-ville et les grandes axes sont éclairés, ce qui pose parfois de gros problèmes de sécurité routière. Ces sous-investissements publics tiennent principalement au mode particulier de financement des biens publics, un problème que nous n’avons pas vraiment en France où les moyens financiers sont assez centralisés puis redistribués. A l’inverse, et c’est assez étrange, tous les magasins sont éclairés la nuit (pas seulement les vitrines, toute la surface). Étrange paradoxe que de ne pas avoir d’éclairage sur les routes, mais d’en avoir venant des magasins fermés.

Dernière image, celle du quartier où je vis, de mes voisins. C’est un quartier pavillonnaire, avec des maisons moyennes, ni pauvres ni bourgeoises, et leur petit carré de pelouse devant, leur jardin derrière. Il y a surtout des familles avec enfants ici, et très peu de seniors ou d’étudiants. Là encore, l’image marquante, c’est le calme, le silence, le côté paisible. En six mois, je n’ai pas écouté la moindre engueulade chez des voisins ; en fait, je n’ai jamais été dérangé par quoi que ce soit dehors. Les gens ont ici des vies de familles assez normales: ils partent en voiture le matin, reviennent vers 5h l’après-midi, restent un peu dehors ensuite (quand il fait beau) à jardiner ou à lire assis sur une chaise, vont marcher seuls ou en couple, promènent leur chien, à pied ou en vélo. En soirée, on voit les lumières s’allumer, on voit les gens dans leur cuisine, devant leur télé. Ces styles de vie-là me rappellent la France. Rien ne diffère fondamentalement.

C’est en voyant cela qu’on prend pleinement conscience de la proximité entre la France, l’Europe et les États-Unis. Nous faisons très clairement partie de la même civilisation ; nos vies sont très proches les unes des autres, nous avons à peu de choses près les mêmes rythmes, les mêmes activités, les mêmes structures.

En arrivant aux États-Unis, je pensais que ma vie allait fondamentalement changer. En réalité, non ; seul le décor a changé, les fondements sont toujours les mêmes. Et ça ne me dérange pas du tout, au contraire. Je ne cherchais pas à fuir quoi que ce soit en venant ici, je voulais juste comprendre ce qui nous rapproche et nous éloigne, nous Français, nous Américains. Je pense avoir avancé dans ce domaine.

Quant à vous, si vous voulez changer de vie, vivre quelque chose de radicalement différent, je pense qu’il vous faudra fuir l’Occident (l’Europe de l’Ouest, l’Amérique du Nord) et partir vraiment à l’aventure, dans des régions dont on ne connait, nous Occidentaux, ni la langue, ni l’Histoire, ni la culture: vous avez le choix. L’adaptation y sera sans doute plus difficile, mais vous y découvrirez des choses, des vies, des personnes, des philosophies, vraiment étrangères.

A bientôt.

Obama: reculer (à droite) pour mieux sauter (à gauche) ?

janvier 28th, 2010 Commentaires fermés

Barack Obama n’est pas au mieux depuis quelques mois. Les choses ne s’arrangent pas, ou pas assez vite, sur le front de l’emploi ; la réforme du système de santé n’aboutit pas malgré le soutien populaire ; les électeurs s’impatientent quand ils ne sont pas déjà déçus, et les thèses anti-impôts anti-État de la droite -incarnées par Sarah Palin, par Fox News, par les Tea Parties- retrouvent de l’audience chez les Américains.

Dans cette tempête, la réaction d’Obama -telle qu’exprimée ce mercredi soir dans son discours sur l’état de l’Union- peut paraître assez décevante: refus du partisianisme et recherche du consensus avec les Républicains, léger attentisme sur la réforme de la santé, baisse d’impôts pour les entreprises au lieu d’un nouveau round de relance keynésienne, retour de la rigueur budgétaire (spending freeze) dans des domaines clés tels que l’éducation, mais pas pour la défense…

Barack Obama a peut-être stratégiquement raison de chercher le compromis avec les Républicains, mais politiquement, ça n’est pas la voie du changement tant attendu ( »A Change We Can Believe In »), pour une raison simple: les Républicains s’opposeront toujours à une extension du rôle de l’État dans la vie économique et sociale. Ils ne voulaient pas d’un vaste plan de relance économique, ni d’une augmentation des impôts pour les plus riches ; ils ne veulent pas d’une grande assurance-santé publique, ni d’une meilleure régulation de la finance, ni d’une législation contraignante sur le climat… Les Républicains veulent avant tout deux choses: moins d’État, moins d’impôts. Qu’importe que l’immense majorité des dépenses publiques se fassent au niveau local et non fédéral ; qu’importe que les inégalités économiques soient en forte augmentation depuis 20 ans et que la reproduction sociale soit plus forte aux États-Unis qu’en Europe ; qu’importe que l’état actuel du marché de l’emploi requiert autre chose que de simples baisses d’impôts…

Mais si les Républicains sont là, et si puissants, médiatiquement, politiquement, idéologiquement, c’est avant tout à cause des électeurs américains. Les lobbys jouent un rôle, qui va d’ailleurs croître à l’avenir, mais le fond du problème reste tout de même lié à la société américaine et à ses électeurs, finalement assez poujadistes pour une bonne partie: leur culte des libertés (notamment économiques, politiques et religieuses) leur fait oublier des choses simples comme le rôle essentiel de l’État comme régulateur, redistributeur, arbitre. Oublier ? Peut-être pas. Peut-être ne l’ont-ils en fait jamais vraiment appris, hormis il y a 70 ans sous Roosevelt pour le New Deal. En tout cas, cela fait sûrement 30 ans qu’aucun Président n’a explicitement proposé un retour de l’État aux Américains.

La gauche américaine espérait que Barack Obama serait le Président du retour de l’État (notamment dans sa version État-Providence) et que la société américaine le suivrait dans cette direction social-démocrate, européenne. Et le plan de relance du début de mandat, assez important, était clairement d’inspiration keynésienne. Mais finalement, un an plus tard, la politique économique de Barack Obama semble plutôt pencher dans l’autre sens, celui du rattachement aux idées néolibérales, presque reaganiennes.

Je ne pense pas que ce revirement de politique économique reflète les convictions de Barack Obama ou de son staff. Je pense plutôt qu’ils y sont contraints car, comme l’a dit le Président dans son discours, « chaque jour à Washington est un jour d’élection » (il le regrette visiblement, et moi aussi). Or le mécontentement des Américains se fait de plus en plus pressant (les sondages et la défaite électorale dans le Massachusetts le montrent): l’exécutif doit donc faire quelque chose.  Étant donné que le déficit est déjà très élevé et qu’un nouveau plan de relance serait rejeté par le Congrès, Barack Obama a choisi une voie consensuelle, qui va dans le sens du vent: celle des baisses d’impôts et de la rigueur budgétaire. L’idée que ce changement est en fait surtout symbolique, politique, stratégique, se confirme quand on regarde ce qu’a annoncé Barack Obama lors de son discours: de nouvelles baisses d’impôts, mais faibles, et de la rigueur budgétaire, mais très limitée puisque ses effets ne porteront en réalité que sur 1/5 du budget seulement.

Espérons que ce léger pas de côté ne sera que temporaire et que, sur les questions économiques, sociales, internationales, Barack Obama concrétisera vite ses convictions progressistes, quitte à se heurter à du vent de face.

SF, LA, Vegas et moi

janvier 7th, 2010 Commentaires fermés

San Francisco sent bon l’Histoire. Pas celle des vieux monuments ou des grandes batailles, mais celle des mouvements alternatifs (intellectuels, artistiques, politiques, philosophiques), celle des contre-cultures. San Francisco, c’est la ville de la Beat Generation, ces artistes (Kerouac, Burroughs, Ginsberg…) perdus dans la post-modernité des 50’s-60’s, à la recherche de sens partout où ils espéraient en trouver (dans la spiritualité, l’art, le sexe, le voyage, la drogue…). C’est aussi la ville des homos et des trans: trente ans après Harvey Milk, les gays, les bis, les trans sont à SF comme chez eux ; surtout à Castro, « leur » quartier. Dans les faits, c’est du communautarisme, mais, bizarrement, ça ne choque pas comme pourrait choquer un quartier noir ou un quartier juif.  Je pense qu’un quartier gay aujourd’hui, vu le nombre d’homophobes dans les rues, c’est encore un refuge ; un quartier noir ou juif aujourd’hui, ça ressemble plutôt à un bunker, une tranchée, qui subsiste après la fin de la guerre (bon, la guerre contre le racisme n’est pas terminée, mais les  propos racistes me paraissent moins décomplexés, car beaucoup moins tolérés, que les propos homophobes).  Pour conclure, San Francisco ressemble un peu à la ville à laquelle pourraient rêver les mondialistes de gauche: culturelle, militante, libérale sur les mœurs, charmante mais pas tape-à-l’œil, lieu de confluence de beaucoup de voyageurs et d’artistes du monde entier… Le problème de S.F. dans un idéal progressiste, c’est sûrement sa cherté (elle serait la ville la plus chère de la côte Ouest et même des États-Unis) et donc, forcément, son homogénéité socio-économique.

Los Angeles est très différente, beaucoup plus exhibitionniste… plus superficielle aussi. Là, on montre sa maison, sa voiture, sa femme, son argent… L.A. donne une impression de suffisance. Immense ? L.A. n’a pas de limites. Riche ? L.A. est la ville des stars. L.A., c’est la ville qui fait rêver le monde entier et qui le sait. En plus de ça, la météo est agréable à L.A., même en hiver. Personnellement, je n’ai pas aimé. Pas détesté non plus. Les plages chaudes me plaisent forcément. L’esprit californien -un peu jeune, un peu artiste, un peu délabré, un peu bobo bronzé- aussi. Et je suis sûr qu’il y a de bons endroits où vivre à Los Angeles, des coins charmants, agréables, il faut juste les trouver et pouvoir se les offrir. Ce qui me dérange dans L.A. -et qui plairait sûrement à beaucoup de jeunes, les 20-30 ans  qui sont bien dans leur temps, c’est son immensité et son côté tape-à-l’œil. A comparer,  S.F. est beaucoup plus sobre, plus calme, peut-être plus mûre.

Las Vegas est très intéressante. Les sociologues s’y plairaient, les hétérotopologues aussi (si tu ne connais pas d’hétérotopologues, pas grave, il n’y en a qu’un je crois et c’est Michel Foucault). Vegas est une grande ville dont le monde entier ne connait qu’une rue (deux maximum), une rue qui incarne beaucoup de choses. En pensant à Vegas, on ne pense jamais à la ville, à ses presque 3 millions d’habitants… Les hôtels, les casinos luxueux ? Les lumières, les décors, les machines à sous ? C’est tout ce qui intéresse… Moi, ça ne m’attire pas beaucoup: c’est artificiel, mécanique, rien ne change d’un jour à l’autre, d’une année à l’autre. Toujours les mêmes lumières, toujours les mêmes musiques, toujours les mêmes limousines, toujours le même rêve qu’on nous vend… Las Vegas, c’est une sorte de Disney Land de masse pour adultes. On vous fait rêver, on vous fait payer, et on recommence le lendemain, dans le même endroit, dans les mêmes décors, mais avec d’autres clients. La différence avec Disney Land, c’est que le divertissement qu’on vous propose, c’est très concrètement l’argent que vous dépensez. Le spectacle, l’attraction, ce sont vos jetons. Il y a  peut-être quelque chose d’obscène à dépenser tant pour un plaisir basé sur la frénésie du jeu et sur un espoir ultra-matérialiste. Mais impossible pour ma part de condamner les joueurs: ils prennent du plaisir, c’est visible, sans faire de mal à personne. Et franchement, le jeu, on s’y prend facilement ; les cartes, on finit par les attendre vraiment. Une chose étonnante à Vegas, c’est que bien que tout se joue sur l’apparence -le plus grand, le plus luxueux, le plus lumineux, on ne cache pas beaucoup la misère. A deux blocs des casinos, des quartiers abandonnés, des rues désertes, des bouts de verre sur la chaussée…  L’impression  globale que j’ai eue, c’est que quand on est à Vegas, on est content -presque fier- d’être là, non pour ce qu’on y vit ou pour ce qu’on y fait, mais simplement parce qu’on y est.

Et puis, pour finir par une note qui m’a beaucoup plu, les grands espaces. En voiture, on a traversé l’Arizona, l’Utah, l’Idaho… Là-bas, il y a de la roche rouge, de la roche grise, des paysages verts, des paysages blancs, des routes sablonneuses, des routes enneigées, des routes tournantes, des routes rectilignes, des plaines, des plateaux, des montagnes… et peu de villes, peu d’habitations ; surtout le vide et la nature. Dans ces endroits-là, on comprend les motards et les baroudeurs.

Monologue de comptoir

décembre 11th, 2009 Commentaires fermés

Billet en mode énervé.

Taxer les bonus des traders comme va le faire Gordon Brown, et bientôt Nicolas Sarkozy ? Bullshit! Ça sera à coup sûr inefficace (un enfant de 8 ans trouverait des méthodes pour esquiver la taxe) et ça nous détourne -médias, citoyens et politiques- du seul vrai enjeu: la refonte profonde du système financier international (à laquelle résiste en coulisses Brown, allié des financiers), réforme nécessaire pour éviter qu’une nouvelle crise financière n’éclate dans deux ans et n’ait les mêmes conséquences sur l’économie mondiale que celle que nous vivons en ce moment. Il faut agir sur les causes des dérèglements profonds de la finance moderne, plus que sur leurs conséquences, aussi choquantes soient-elles.

La tribune de Nicolas Sarkozy sur les minarets et l’identité nationale ? Nulle. Il y explique par exemple que ceux qui s’insurgent contre le vote islamophobe et discriminatoire des Suisses méprisent le peuple et nourrissent le populisme. Venant d’un champion de la discipline, c’est comique. Sa tribune est également truffée de sous-entendus qui doivent faire plaisir à la droite islamophobe. Mais, il faut bien le reconnaitre, il y a aussi deux, trois choses justes et un peu de poésie, comme ce passage délicieux: « pour rester soi-même il faut accepter de changer ».

La fin de l’histoire-géographie en Terminale S? Mauvaise idée, mauvais débat. En Terminale S, on étudie beaucoup de choses complexes et fondamentales: la Guerre Froide, la colonisation/décolonisation, la Vème République, les logiques spatiales de la mondialisation, la puissance américaine, l’émergence de l’Asie, la Méditerranée… Impossible d’ajouter tout ça au programme de 1ere avec 1h30 supplémentaire par semaine seulement. La vérité, c’est qu’il faut revoir les programmes et les volumes horaires dans leur globalité. Et ce n’est pas avec ce genre de petites stratégies du moins-disant qu’on revalorisera les autres filières générales si tel est le but, louable, de Luc Chatel.

Inutile ce billet ? Mauvais ? Oui, mais pas autant que ça.

Immigration, identité nationale et asile

novembre 28th, 2009 Commentaires fermés

Dans ce billet, un peu de politique avec ma faible contribution au débat sur l’identité nationale, et un peu de droit puisque je relaye un billet de Maître Eolas que tout citoyen averti doit avoir lu.

Immigration et identité nationale

Incontestablement, les Etats-Unis sont un pays d’immigration: c’est évident dans l’histoire du pays, c’est évident dans sa réalité d’aujourd’hui ; on pourrait dire la même chose de la France. La différence réside dans le fait qu’aux Etats-Unis, la nation est tellement jeune, l’immigration tellement courante, tellement ancrée dans l’histoire familiale de chacun, que les origines étrangères des Américains ne font quasiment aucun doute. En France, beaucoup se croient Français de souche et ont du mal à visualiser les mélanges dont ils sont de lointains descendants.

Le côté dérangeant du débat national sur l’identité nationale, c’est qu’il n’est pas lancé par le ministère de la Culture par exemple, mais par celui de l’immigration et de l’identité nationale, et qu’il semble donc vouloir jouer sur cette distinction infondée entre Français de souche et Français issus de l’immigration. Éric Besson, vu son récent retournement idéologique et son nouveau statut d’expulseur de masse, incarne bien le flou de ce débat, mais le principal responsable de « notre » malaise vient de Nicolas Sarkozy lui-même, qui a été le premier à mêler -on ne sait trop selon quelle logique- l’Immigration et l’Identité nationale dans un même ministère. Ce que je veux dire par là, c’est qu’il n’est pas inutile de taper sur Besson, mais qu’il faut garder des forces et des arguments pour le vrai décideur, notre Président.

Sur le fond du débat, je dois bien avouer que je ne sais pas ce que c’est qu’être Français. J’aimerais que ça soit l’appartenance à une communauté de valeurs, Liberté, Égalité, Fraternité ou quelque chose de proche, mais je ne suis pas sûr qu’une seule de ces notions qualifie bien la France actuelle. J’aimerais que ça soit une communauté de destins , d’aspirations, mais je n’ai pas le sentiment que les Français dégagent beaucoup de consensus sur l’orientation politique à donner au pays. Donc, je ne sais pas ce que c’est qu’être Français. Après tout, il n’y a peut-être pas d’identité française, ou elle est tellement ancrée en moi que je ne sais pas la décrire. Ce qui m’intéresserait beaucoup plus, ce serait qu’on essaie de trouver dans les 27 une identité européenne, mais ce débat-là, Sarkozy et Besson s’en foutent tant il est inutile (voire contre-productif) électoralement.

Il y a par contre quelque chose de plaisant dans ce débat sur l’identité nationale: les nouveaux Français, ceux qui viennent d’être naturalisés, ont plus de choses à dire que les autres, que moi en tout cas. Si ça vous intéresse, Le Monde leur a consacré un article pour qu’ils témoignent sur ce qu’est la France et pourquoi ils veulent en être.

Immigration et asile

Contrairement à ce que disait récemment Éric Besson, la France n’est pas première au monde en terme d’accueil de réfugiés, mais troisième derrière les Etats-Unis et le Canada (c’est déjà pas mal donc pas la peine de mentir). La bonne nouvelle, c’est que la France est toujours une des destinations favorites des demandeurs d’asile, preuve que notre pays est encore perçu à l’étranger comme une terre de liberté où il fait bon vivre (et dans l’ensemble, honnêtement, ils ont raison).

En France, c’est l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides) qui évalue les dossiers des candidats au statut de réfugié -un statut qui régularise leur situation en France et les protège de toute expulsion vers leur pays d’origine. Pour évaluer les dossiers et prendre une décision juste, éclairée, il faut du temps (rencontrer un par un les demandeurs d’asile pour comprendre leur situation, voir s’ils sont sincères, etc.) et des moyens. Malheureusement, l’OFPRA a de plus en plus de difficultés à bien faire son travail et a donc mis en place des méthodes pour accélérer le traitement des demandes. Parmi ces méthodes, la « liste des pays sûrs », qui répertorie des pays qui réunissent des conditions (justice, protection, etc.) que le conseil d’administration de l’OFPRA juge suffisantes pour y renvoyer des ressortissants sans les mettre en danger. Quand un pays est sur cette liste, les ressortissants n’ont plus le droit d’asile -c’est-à-dire qu’ils ne sont plus protégés en attendant que l’OFPRA accepte ou rejette leur candidature au statut de réfugié, ils peuvent être renvoyés dans leur pays sans ménagement, ne bénéficient pas de l’aide aux demandeurs d’asiles (300 euros par mois) et l’OFPRA n’a pas à les rencontrer individuellement avant de rendre sa décision. Bref, quand un pays est sur la liste des pays sûrs, ses ressortissants demandeurs d’asile ont très peu de chances d’obtenir le statut de réfugié en France et vivent de façon ultra-précaire (financièrement et légalement) en attendant la décision de l’OFPRA.

L’ennui, c’est qu’à cette liste des pays sûrs vient d’être ajoutée la Turquie, pays fort respectable mais qui a quelques problèmes avec certains opposants politiques au point que l’an dernier, la France a accepté le statut de réfugié à 700 turcs. Un pays qui « produit » 700 réfugiés en 2008 rien qu’en France, est-ce un pays sûr ? Le conseil d’administration de l’OFPRA répond oui ; Maître Eolas répond non (billet à lire) et espère que le Conseil d’Etat contredira l’OFPRA.

C’est tout pour aujourd’hui. A bientôt.

PS: oui, la dinde de Thanksgiving était bonne, excellente même.

Choses futiles du quotidien

novembre 20th, 2009 Commentaires fermés

Ci-dessous quelques détails du quotidien qui m’étonnent parfois, sans que je saches trop s’il faut les interpréter, et si oui comment. Ce sont des détails, des petites choses futiles, des scènes du quotidien, qui se passent ici mais aussi ailleurs, et qui enrichissent, diversifient, complexifient, mon regard d’étranger sur cette société. (Note au lecteur: les © indiquent des néologismes ou des expressions déposées par l’auteur)

Dans les grands magasins, on voit des clients qui naviguent entre les rayons assis à bord de chariots qui sont en fait de vraies petites voitures, avec quatre roues et un volant, un klaxon et un phare avant. Souvent, ce sont des gens vieux ou obèses qui les conduisent. En les voyant, je me dis que ces gens sont, sans le savoir, des clichés vivants, des incarnations de la fat-Amérique©, pour nous étrangers (disons pour nous Français, ou au moins pour moi). Dans mon imaginaire, ces gens-là, à bord de leurs chariots pilotables, incarnent l’Amérique mollassonne, obèse, consumériste, celle qui se nourrit de junk-food, de sodas et de télé. Et je ne sais pas pourquoi, mais, quand ces chauffeurs sont vieux et paraissent bourrus, j’y vois des Républicains typiques, patriotes, racistes et amoureux de leurs armes. (Tout ce que je dis là peut paraître très injuste mais les impressions, comme le foot, le sont parfois.)

Image plus positive, il y a ces gens qui courent, le matin, le soir, dans la rue, dans les parcs, autour des stades. Scènes classiques, universelles, mais qui tranchent un peu avec l’image qu’on a des Américains. Une image que je retiens, c’est celle de cette femme courant autour d’un stade et poussant du bras une poussette devant elle. En voyant ce spectacle, je me dis qu’il faut beaucoup de courage et de motivation pour être une mère-joggeuse©, et que moi, je suis profondément, physiquement, presque ontologiquement, paresseux.

En cours, les élèves américains sont en moyenne très attentifs. Bien sûr, il y en a parfois qui somnolent les matins, mais les étudiants sont dans l’ensemble attentifs, sérieux. Je suis d’ailleurs étonné par leur capacité à s’intéresser à des cours ennuyeux (car oui, il y a aussi des cours ennuyeux de ce côté de l’Atlantique) et à poser des questions pointilleuses lorsque leur sens critique s’immisce dans une brèche du discours professoral (remarque auto-bashante©: cette phrase cumule longueur ET lourdeur). Je pense en fait que les étudiants américains ont une relation différente à l’enseignement supérieur que les étudiants français qui vont à l’université (communément appelés « les branleurs » par leurs cousins de prépa), comme s’ils prenaient la chose plus au sérieux parce qu’elle ne leur est pas due (vu le coût d’une année d’étude, la majorité des étudiants doivent pas mal se remuer pour avoir le droit d’étudier). En France, c’est en tout cas mon sentiment -malsain?- de privilégié, les élèves sont moins sérieux car les études supérieures paraissent presque naturelles (un droit, et non un but). Le système universitaire américain, si critiquable, a peut-être bien cette qualité-là.

Je prends tous les jours le bus (une bonne heure quotidienne en moyenne) donc il y a certains traits qui commencent à se dessiner. Outre les gens qui ne font rien, ceux qui ruminent des boules à mâcher©, et ceux qui s’enfoncent des bouchons à musique© dans les oreilles, il y a  beaucoup de gens qui lisent (surtout des gros romans américains récents, dont le flashy des couvertures nous rappelle que les livres sont des produits, qu’il faut vendre) ; il y a aussi pas mal de gens qui dorment, et d’autres qui luttent contre le sommeil (ceux-là sont généralement sauvés du côté obscur  de leur faiblesse par les coups de frein, les accélérations, ou les imperfections de la chaussée). Le dormeur du bus© peut symboliser au moins deux choses, contradictoires: le côté épuisant, oppressant, violent, de la ville, de la société, du travail, des contraintes de la vie ; ou le côté paisible, rassurant, des transports en commun, et l’absence d’hostilité forte entre les gens. Ce côté positif, on le retrouve dans les échanges entre le chauffeur et les passagers: beaucoup de politesse, des « Thank you » suivis de « You’re welcome » à chaque sortie d’usagers (ou presque), des conversations… Il faut dire cependant que, comme dans tous les bus du monde  je crois, on ne se parle pas beaucoup entre passagers ; et que chaque banquette qui se libère est l’objet de toutes les convoitises ; mais globalement, j’aime bien l’Amérique du bus.

A bientôt.

1×05 NBA et Video Games Live

novembre 9th, 2009 Commentaires fermés

Vidéo peu utile pour vous parler de mon week-end, avec un match de NBA vendredi, un concert samedi, et un ciné dimanche. Si vous n’avez pas le temps, matez juste la séquence piano à partir de 8:30.

Enjoy!

En rire ou en pleurer

novembre 6th, 2009 § 2

Encore un billet politique, pompeux et ironique. Mais il y a quelques informations à l’intérieur.

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Le 23 Juin 2009, Mme Christine Albanel, Ministre de la Culture et de la Communication de la République Française, a décoré 25 de ses valeureux collaborateurs de l’ordre des Arts et des Lettres, censé récompenser « les personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique ou littéraire, ou par la contribution qu’elles ont apportée au rayonnement des Arts et des Lettres en France et dans le monde ». Ont notamment été distingués lors de cette joyeuse cérémonie un chauffeur du ministère, un maître d’hôtel, des chefs de cabinets et des conseillers. Nul doute que ces personnes de qualité ont effectivement contribué au rayonnement des Arts et des Lettres en France et dans le monde ; je m’associe d’ailleurs à la nation pour les en remercier. Tout le délice de ces récompenses tant méritées réside dans leur soudaineté: la Ministre a jugé bon de distinguer ces personnes  le 23 Juin, soit le jour-même de son départ du ministère, où elle allait laisser la main à Frédéric Mitterrand… Comme si l’annonce de son éviction avait incité la Ministre à corriger l’injustice que subissaient ses quelques 25 amis, formidables ambassadeurs de la culture française pas encore remerciés.

Ces jours-ci au gouvernement, on prépare chaudement le pot de départ de Rama Yade. On dit même que c’est Nicolas Sarkozy qui organise en coulisses les festivités. Dans les salons ministériels, tout le monde s’impatiente, notamment les fêtards du groupe que sont François Fillon et Nadine Morano: « C’est quand qu’on fait la fête à Rama ? ». Nul doute que le moment viendra, mais il va falloir attendre quelques temps, au grand dam des invités. Car en ce moment, Rama vit le grand amour avec les Français et cette idylle ne laisse que peu de répit à Rama pour les mondanités.

Chez les exclus, ces anciens ministres qui n’ont plus leurs entrées à l’Elysée, l’heure est à la réflexion. Il y a quelques mois, le Président les a remerciés ; il leur avait alors gentiment proposé de prendre du repos, par exemple dans une ambassade en bord de Méditerranée, ou dans une cité-Etat sacrée. Finalement, on ne sait pas bien ce qui va se passer, toute la question étant de savoir si les gestes attentionnés du Président sauront leur faire raison garder. Mais il semblerait que Yves Jégo se soit senti l’âme d’un écrivain engagé ces derniers temps donc on devrait bientôt en parler.

Parmi les heureux, il y a Éric Besson. Depuis 2007, tout lui réussit: il a trahi, puis il a conquis. Aujourd’hui, il fait parti du « cercle proche » et occupe la tête du ministère le plus emblématique de la présidence Sarkozy. Certains le pressentent même pour Matignon prochainement, et personne au Palais ne dément. Alors, Éric continue de faire ce qu’on lui dit, qu’il s’agisse de mentir sur les faits, d’expulser toujours plus de sans-papiers ou de lancer un débat mal-intentionné sur ce que c’est qu’être Français, un débat si attendu par la nation toute entière que le site en est saturé (et non censuré).

Pour finir, et c’est à simple titre informatif, il faut dire que ce petit monde s’affaire (ou s’affole) chaque jour autour d’un Président auquel la Constitution (réformée en 2007) confère une totale immunité. De mon côté de l’Atlantique, personne n’oserait envisager un traitement si particulier ; Bill Clinton en avait d’ailleurs fait les frais.

Bonne journée.

PS: oui, je vais tenter d’arrêter les billets sur la politique française, c’est probablement pas le plus intéressant et le plus utile.

http://zelittle.free.fr

Statut et rapport à l’autre chez l’Oncle Sam

novembre 3rd, 2009 Commentaires fermés

Sous ce titre un peu obscur se cache une petite réflexion sur les rapports sociaux dans la société américaine. Mais je dois vous prévenir d’emblée: ça n’est ni du Tocqueville ni du Valéry, simplement une suite de constats que j’ai fait sur la « façon d’être » des Américains, sur leur attitude en public et entre eux.

Tout d’abord, j’ai remarqué que dans bien des domaines, les Américains s’assument: ils assument leur personnalité, leur corps, leur image, leur sexualité, leurs opinions, leurs croyances, etc. Aux Etats-Unis, vous verrez beaucoup de citoyens afficher leurs opinions politiques en période de campagne (sur leurs vêtements, leur maison, leurs voitures) ; vous verrez beaucoup de gens très à l’aise en public et peu pudiques, et au contraire peu de gens timides ; vous verrez aussi beaucoup de personnes obèses vivre sans complexe apparent et manger en public sans être regardées de travers.

Les Américains se soucient peu des normes, du « qu’en dira-t-on » et vivent au contraire comme ils l’entendent. Ils sont naturels, ne se prennent pas au sérieux et ne se cachent pas derrière une apparence: les filles peuvent mettre des gros pulls de sport sans passer pour des babos pantouflardes ; les pantalons trop courts et les ensembles bariolés ne sont pas perçus comme des atteintes au bon goût ; on peut même aller en cours avec la même tenue verte de garde forestier tous les jours sans être moqué! Ainsi, la société dans son ensemble m’a l’air de bien accepter toute cette diversité assumée, et les gens ne sont pas aussi prompts à juger qu’en France.

De façon plus générale, la différence entre France et Etats-Unis se situe à mon avis sur la place du statut dans les rapports sociaux: les Américains accordent moins d’importance aux statuts que nous, Français. A vrai dire, il n’y a pas besoin d’aller chercher loin pour s’en apercevoir: à l’étranger, les Français sont souvent dépeints comme des gens arrogants et sûrs d’eux. J’ai le sentiment (peut-être biaisé) que, en plus d’avoir une haute estime de nous mêmes et de juger facilement les autres, nous accordons beaucoup d’importance au statut de notre interlocuteur. Ici, dans la rue, il est facile d’aborder quelqu’un et d’entamer la conversation ; à l’université, les élèves prennent spontanément la parole, peuvent blaguer avec les profs, qui se félicitent de cette interaction directe, et chacun s’exprime sur un même pied d’égalité ; et à Manhattan,  les banquiers en costard parlent football avec le vendeur de sandwichs du coin…

Bref, les Américains sont moins sensibles aux rangs, aux statuts, que nous. Et à travers le poids des statuts, c’est à mon avis une certaine hiérarchie sociale qui se dessine. Aux Etats-Unis, c’est l’horizontalité qui se dégage des rapports sociaux ; en France, je dirais que la société est plus verticale, chacun à sa place, chacun à son rang. Il est fort probable qu’on puisse rattacher cette différence au libéralisme originel des Etats-Unis, pays initialement construit sur la fuite des persécutions et la recherche de la liberté (je parle des colons, des WASP, pas de tous les Américains bien sûr).

Ce constat vous étonne peut-être, et j’avoue que les Etats-Unis sont plus connus pour être le pays des inégalités économiques, de la démesure et du star-system, plutôt que celui de l’horizontalité et des rapports sociaux égalitaires, mais c’est mon avis et j’ai pensé que ça pourrait en intéresser certains.

Bonne journée.

http://zelittle.free.fr

Il y en a qui ne me manquent pas

octobre 30th, 2009 § 2

Étant loin de la France, mon regard sur l’actualité française a changé: il est plus distancié, plus froid, moins concerné. Je m’informe évidemment toujours à propos des news françaises, mais de façon un peu plus sélective et avec moins de sources qu’avant (j’ai fait le tri au niveau site d’info / blogs commentant l’actu), et j’accorde à l’inverse plus d’attention aux news américaines.

Depuis quelques jours et l’accumulation des « affaires », cette nouvelle distance avec la France m’a été plutôt agréable à vivre car, même si beaucoup de choses me déplaisent dans cette actualité politique, ça ne me concerne plus directement. Je suis français, mais expatrié!

Sur Jean Sarkozy et l’EPAD par exemple, j’ai pu suivre l’affaire sans trop m’énerver… parce que je me sentais loin de toute cette médiocrité (celle de Jean, celle de son père, celle des malheureux UMP qui défendaient l’indéfendable pour plaire au patron…).

Sur le verdict du procès de l’Angolagate, j’ai pu suivre la tournée médiatique (France 2, RTL) de la victime Pasqua sans avoir de réactions violentes… parce je me sentais loin de toute l’impudeur de cet homme si malhonnête qui convoque sa jeunesse résistante pour nous prouver sa bonté ad vitam aeternam. Il faut dire également que l’idée que Charles puisse passer quelques mois derrière les barreaux rendait son spectacle plus facile à accepter.

A propos de Dominique de Villepin, j’ai pu vivre son dernier sketch (où il incarne le rôle d’une victime et d’un sauveur de « la République en danger ») avec bonne humeur… parce que je sentais que son ambition présidentielle et sa prestance apparente allaient bientôt se confronter à une réalité qui lui est peu favorable. (Et puis, un ami de longue date de Chirac qui se fait passer pour le garant de nos valeurs ? L’inventeur du CPE qui se pose comme le meilleur opposant de Sarkozy ? Pas crédible comme casting)

Dernier sujet, celui des fabuleuses dépenses de l’Etat durant la présidence du conseil européen par Nicolas Sarkozy. C’est probablement sur cette affaire qu’il est le plus difficile de garder son calme, même pour un expatrié, car on parle de très grosses dépenses totalement inutiles (un repas à 5000 euros par tête, une moquette à 90 milles euros, une climatisation à 650 milles euros, etc). Mais dans ce domaine, je ne sais pas si c’est la distance ou la fatigue (fatigué de ces excès à répétition qui ne sont jamais vraiment sanctionnés par les électeurs) qui fait que je ne m’énerve pas…

Bref, je pense que c’est une bonne période pour moi pour être à l’étranger. Je n’ai pas à subir en pleine face toutes ces affaires médiocres ou insultantes.

Bien sûr, la politique américaine a son lot de personnages médiocres et détestables (et ils font du bruit en ce moment au Congrès sur la réforme du système de santé), mais il y a une grosse différence avec la France: ici, quand on regarde tout en haut, en direction du président, on a espoir.

Bonne journée.